Le programme DUAL adopte une nouvelle approche pour attirer les futurs techniciens

CENTRE DE FORMATION MÉCANIQUE DE VÉHICULE LOURD de Lévis

Publié: 25 novembre 2019 par Eric Berard (Today’s Trucking)Traduction

Jonathan Ouellet-Carrier, âgé de 22 ans, envisageait des programmes de formation pour devenir chauffeur de camion lorsqu’il a découvert que la réparation de camions correspondrait mieux à ses intérêts.

QUÉBEC, Qc – Un programme de formation basé au Québec, conçu pour attirer les futurs mécaniciens de véhicules lourds, a été renouvelé après un projet pilote réussi d’un an qui répartit équitablement le temps passé en classe et la formation en atelier.

Le modèle de formation DUAL exige que les étudiants participants suivent 900 heures de formation pratique chez un concessionnaire de camions, une entreprise de camionnage ou un magasin indépendant, par segments de plusieurs jours ou de plusieurs semaines. Cela correspond à 900 heures correspondantes dans une salle de classe.

Une fois complété avec succès, il donne aux diplômés un diplôme d’études professionnelles (DVS) qui peut ouvrir la voie à un statut de compagnon.

C’est un changement important par rapport au modèle traditionnel de formation professionnelle qui prévoyait un stage de 120 heures à la fin d’un programme universitaire de 1 800 heures. Les stagiaires sont également payés 15 $ l’heure pour 1 000 heures de travail, grâce à des subventions du ministère du Travail du Québec, ce qui est 20% plus élevé que le salaire minimum au Québec.

Payer 15 000 $ aux étudiants au cours du programme vise à aider les personnes déjà sur le marché du travail à explorer un nouveau cheminement de carrière tout en payant le loyer et les autres frais de subsistance.

Les revenus garantis aident à garantir que les étudiants n’abandonnent pas le programme au profit des hamburgers, a déclaré Patrice Lemire, directeur général du comité mixte des services automobiles de la région de Québec.

«Nous devons trouver des solutions à la pénurie de main-d’œuvre, et les stages en alternance à court terme sont l’une de ces solutions», ajoute Lemire. En outre, de nombreux étudiants travaillent également pour les employeurs jumelés pendant leur temps libre, ce qui augmente leur salaire, leur expérience et leurs connaissances

Selon Daniel-Étienne Vachon, directeur du Centre de formation en mécanique de véhicules lourds (CFMVL), une approche combinant des stages rémunérés à une quantité égale de temps passé en classe et en atelier offre les «conditions gagnantes» pour attirer les futurs employés. à Lévis, Qué

Conditions gagnantes

Selon Daniel-Étienne Vachon, directeur du Centre de formation en mécanique des véhicules véhicules (CFMVL) de Lévis, au Québec, une telle approche offre «des conditions gagnantes» pour attirer de futurs employés.

Mais construire le programme de travail / d’études à partir de rien n’était pas une tâche facile.

«Réduire de moitié le programme de formation [en classe] n’a pas d’importance. Nous devions décider de ce que nous laisserions aux entreprises proposant des stages et de ce que nous garderions au Centre », explique François Renaud, conseiller et enseignant à la CFMVL.

Avec la formule DUAL, les employeurs doivent être activement impliqués dans le processus d’éducation s’ils veulent avoir accès à la main-d’œuvre gratuite et aux recrues potentielles. Les tâches confiées à un stagiaire doivent correspondre au niveau de compétence établi dans la classe. Un stagiaire commençant un chapitre sur les roulements de roue, par exemple, ne serait pas invité à reconstruire un moteur. Ils ne devraient pas non plus tout simplement balayer le sol et regarder les autres travailler.

De retour en classe, les élèves sont également plus enclins à participer à des discussions ouvertes avec les enseignants plutôt que de prendre simplement des notes.

«Nous sommes parfois mis au défi», dit Renaud. «Les étudiants nous posent normalement des questions parce qu’ils ont été en contact avec l’élément ou le système dont nous discutons – et qu’ils sont capables de se faire leur propre opinion.» Sujets qu’on considérait autrefois comme des étudiants « dry »suscitent soudainement un intérêt après une exposition liée dans un magasin.

Les enseignants élargissent leurs propres horizons dans le processus. Ils ont tous besoin d’une certaine expérience du camionnage, mais les éducateurs sont maintenant exposés à différents concessionnaires et transporteurs lorsqu’ils évaluent les progrès des élèves. Ils sécurisent également l’accès au logiciel de diagnostic exclusif utilisé par les techniciens d’aujourd’hui

Olivier Bilodeau, chef d’atelier chez Transport Gilmyr, conseille Olivier Dufour, stagiaire

La pratique rend parfait

Karen Lapierre, directrice de magasin chez Transport Gilmyr à Montmagny, au Québec, a constaté une différence en ce qui concerne les étudiants qui s’intègrent progressivement dans les magasins plutôt que de terminer leurs stages en un seul bloc de temps. «Un mécanicien dans un programme DUAL évolue plus rapidement qu’un autre en suivant le chemin habituel du DVS», explique-t-elle, citant l’exemple d’un étudiant ayant suivi le programme et qui est désormais considéré comme l’un des meilleurs techniciens de Transport Gilmyr. La flotte investit plus d’efforts dans les progrès académiques d’un stagiaire, admet-elle. Mais les résultats en valent la peine. Kenworth Québec, un concessionnaire de plusieurs magasins, a également adopté le modèle travail / étude. La responsable des ressources humaines, Isabelle Langlois, a déclaré que la société entretenait déjà une relation étroite avec le centre de formation en raison de la pénurie de techniciens, mais que la formule de formation DUAL présentait également des avantages. «Cela nous a permis d’ajouter une corde à notre arc et d’attirer plus de monde dans le bassin potentiel de techniciens de camions», dit-elle, se référant à la rémunération correspondante des stagiaires. «La principale différence est que les étudiants se familiarisent d’abord avec le contenu de l’apprentissage à l’école, puis l’appliquent dans la vie réelle de notre magasin, deux ou trois semaines à la fois.» Jonathan Ouellet-Carrier, âgé de 22 ans, envisageait des programmes de formation pour devenir chauffeur de camion lorsqu’il a découvert que la réparation de camions correspondrait mieux à ses intérêts. Maintenant qu’il a terminé son stage de mécanicien DUAL, il travaille chez Kenworth Québec en tant que conseiller technique à temps plein, recevant les clients, les écoutant et rassemblant les informations nécessaires pour guider les techniciens dans leurs diagnostics. Il a également apprécié l’intégration progressive au commerce. «Nous apprenons au fil du temps», déclare Ouellet-Carrier, faisant référence aux stages en atelier qui l’ont aidé à appliquer le contenu académique à son rythme. Il encourage les autres à participer au même programme. «Vous ne devez pas avoir peur de partir de zéro. Même si tu n’as jamais touché un cliquet dans ta vie », dit Ouellet-Carrier.

Yvan Carrier, François Renaud et Daniel-Étienne Vachon de CFMVL estiment que le modèle de formation DUAL offre plusieurs avantages.